Question:
Bonjour Caroline,
Après avoir écouté l’une de vos vidéos réalisées avec Stéphane Colle disponible sur YouTube, cela m’a fait un grand bien de voir que de plus en plus de gens prenaient conscience de la réalité.
Néanmoins, je ne sais pas si vous êtes d’accord, mais le fait est que l’humanité entière connaît une période de grands changements, dans le sens où le moment présent est de plus en plus à la portée de tous. Hélas, les guerres subsistent, il y’a actuellement seulement 11 pays qui ne sont pas en guerre. Et, je pense que vous serez d’accord que cela est juste dut au mental de l’homme, car c’est de ces identifications au mental que naissent les conflits, du moins d’après ce que j’ai observé.
Alors, je me demande tout simplement s’il faut mener une campagne, pas une lutte ou une guerre, car cela n’aurait comme conséquence que de créer de nouveaux conflits et de nouvelles guerres inutiles, mais … Si nous devions parlez au plus grand de nombre ? Leur dire ce qu’ils sont en réalité, et non ce qu’ils croient être ? Car si 50% de la population vivait déjà dans la réalité, la balance s’inverserait. Et je dois avouer que cela me rend parfois un peu triste quand on voit ce que cela entraine que beaucoup sont dans l’illusion. Y a t-il, d’après votre vision présente des choses, quelque chose à faire où faut-il laisser la vie suivre son cours ?
Bonne journée et merci. S
Réponse:
Bonjour S,
Merci pour ta question, car qu’il s’agisse de guerres, d’écologie ou de famines, toutes les questions qui se réfèrent à la misère ou à la violence du monde extérieur reviennent très souvent, ça permettra donc pour beaucoup d’y voir plus clair.
Tout d’abord, j’avoue que même si je me surprends parfois à le croire, je ne sais pas si le monde est réellement dans une période de grands changements. Certes, il semble y avoir de plus en plus d’attrait pour une forme de spiritualité et de bien-être et les moyens de communications actuels, comme internet, permettent d’accéder à bien plus d’informations. Cependant, cet engouement pour cette nouvelle spiritualité si médiatisée n’est que rarement dirigée vers une conscience du SOI. Elle a le plus souvent tendance à n’être qu’un divertissement de plus dans la multitude d’activités que l’homme s’occupe à investir afin de fuir sa propre souffrance. Pour certains, cette spiritualité vient même prendre la place d’une nouvelle forme de religion avec de nouvelles règles, de nouveaux concepts et de nouvelles croyances.
Le monde connaît de grands changements, certes, mais cela n’a-t-il pas toujours été le cas ? De nouvelles idées naissent tandis que d’autres meurent, de nouvelles façons de vivre voient le jour laissant les anciennes s’essouffler, mais cela a toujours été comme ça. Le monde est, a toujours été et sera toujours en mouvement. C’est le cycle de la vie. Et, constatant cela, mon expérience ne me permet donc ni d’affirmer ni de contester cette idée de grand changement.
Malgré tout, pour je ne sais qu’elle raison, une intuition profonde subsiste quant au fait qu’une expansion profonde de la conscience soit en train d’avoir lieu, mais rien ne le prouve… et comme tu le dis, le fait que les guerres subsistent le montre bien.
Les guerres, les violences et toutes les atrocités du monde sont le fruit de cette idée de séparation. Il est bien question d’identification, comme tu le mentionne, mais pas tout à fait et pas uniquement au mental. L’identification c’est le processus par lequel chaque être humain constitue son identité. Le mental fait donc partie intégrante de cette identité, mais ce n’est pas tout. Chaque personne s’identifie d’abord à son corps, puis à ses expériences, ses émotions, ses croyances, ses conditionnements, ses idées, sa culture, son éducation, ses préférences, ses goûts, ses talents, … De la naissance jusqu’à l’âge adulte, le processus d’identification ne cesse de se déployer formant l’individu avec sa personnalité que la plupart croient être.
Ceci dit, pour faire simple, il est surtout question d’une croyance de départ, d’un noyau dur portant toutes les autres constructions de l’identité : la croyance dans le fait d’être quelqu’un. Croire être un « moi », un « je », est la naissance même de cette identification et donc de cette idée de séparation, car lorsqu’il y a conscience d’exister en tant qu’individu, l’observateur et l’observé se séparent.
Tu as sans doute raison quand tu dis que si une majorité des gens réalisaient leur vraie nature cela changerai l’expérience extérieure, mais ce qui est important ce n’est pas l’éventualité de la chose, c’est de voir celui qui voudrait cela et pourquoi. Tu me dis que cela te rend un peu triste de voir que les gens sont dans l’illusion, mais peux-tu voir que cette tristesse face à ces gens dans l’illusion fait aussi partie de l’illusion ?
Qui est triste face à cela ? Qui croit pouvoir faire quelque chose pour ça ?
Celui qui raconte cette histoire et fait part de son idée de paix est le même que celui qui fait la guerre. Il y a beaucoup de compassion pour cet élan de partage qui t’anime, mais la même compassion est là pour celui qui entre en guerre. Toi et lui êtes le même. Celui qui désire la paix et celui qui désire la guerre est la même personne. C’est le sentiment d’être quelqu’un, cette idée d’être un individu à part entière qui s’exprime à travers « son » idée ou « sa » volonté.
Le problème en lui-même n’est pas la guerre, le problème c’est de croire qu’il y a quelqu’un qui peut être en guerre.
Tu me demandes mon avis sur la question…
Dans mon expérience, il n’y a personne et il ne se passe rien. Du coup, il n’y a personne qui puisse faire quoi que ce soit et donc personne non plus qui puisse laisser la vie suivre son cours.
Mais, peu importe mon point de vue. Il est inutile de le « croire ». Je voudrais t’inviter à regarder et à le constater par toi-même.
Crois-tu qu’il y a quelque chose que toi, tu puisses faire ou que quelqu’un d’autre puisse faire ?
Crois-tu qu’il est possible d’empêcher la vie de suivre son cours ?
Est-ce qu’il existe qui que ce soit ici capable de faire ça?
Est-ce qu’il existe même qui que ce soit pour être capable ?
Regarde bien…
Quand il est vu qu’il n’y a personne et que seule la vie s’exprime, ces questions tombent d’elles-même.