Je ne trouve pas d’autre mot pour décrire ce qui s’est passé ce jour-là. Il y en a bien d’autres, mais aucun ne pourra être perçu de façon juste pour le mental.
Même si ça avait déjà été vu, jamais cela n’avait été réalisé vraiment.
Je ne suis pas ce corps. Je ne suis pas ce mental. Je ne suis pas ces pensées. Je ne suis même pas moi. Rien de ce que je croyais être vrai ne l’est. En fait, la seule chose qui est restée c’est « être ». La vie, simplement.
Ce basculement, c’est un retournement complet de qui nous croyons être. Lorsque qu’il est vu « qui je suis » vraiment, ce qui était perçu comme « moi » tombe, emportant avec lui tout ce qui était attaché à ce « moi ». Il ne reste plus rien. Enfin, si. Il reste ce que je suis. C’est juste qu’il ne reste plus rien de « lourd ». Plus de contrôle, plus de peurs, plus culpabilité, plus de responsabilité, plus de jugements et plus d’histoires non plus. Il ne reste que la paix.
Ce basculement m’a laissée comme un nouveau-né ouvrant les yeux pour la première fois. Vide de toute mémoire, de toute attente, de toute projection, de toute recherche. Plus que la vie qui s’exprime librement, comme elle l’a toujours fait, d’ailleurs. Je l’avais simplement oublié.
L’éveil n’est pas quelque chose de difficile à réaliser. C’est simple, mais c’est cette simplicité qui est difficile pour nous. Nous cherchons quelque chose de magique, de magnifique ou de mystique, nous cherchons des sensations, des émotions ou bien des changements et des améliorations. Or, l’éveil n’a rien à voir avec ça. C’est tout sauf ce que nous croyons que c’est. Tout ce que nous pourrons nous imaginer concernant l’éveil n’est pas l’éveil.