à propos de
l'éveil et la non-dualité
De nos jours, “éveil” et “non-dualité” sont des mots qui sont de plus en plus utilisés pour dire tout et n’importe quoi et ils ont tendance à perdre leur sens premier. Donc, pour rappel, les termes «éveil» ou «non-dualité» (concept d’origine sanskrit «advaïta» qui signifie littéralement «non deux») pointent vers l’expérience directe de l’Unité, de la non séparation, de la Conscience Une. Cette expérience est une vision qui dissout instantanément toute notion d’identité et d’individualité pour laisser place à notre nature profonde d’Être qui est l’Un.
Réaliser sa vraie nature
Nous ne sommes pas ce que nous croyons être. Nous ne sommes ni ce personnage, ni ce corps, ni ce mental. Ce que nous sommes en réalité est bien au-delà de l’humain et cela dépasse de loin ce que nous pouvons imaginer. Nous sommes l’Illimité, l’Amour ultime, la présence, la Vie elle-même. Nous sommes cette paix intérieure, cette présence si douce et si intense à la fois.
Ce dont je parle n’est pas quelque chose qui peut s’acquérir. Ce n’est pas non plus un état qui peut s’atteindre. Ce dont je parle c’est simplement ce que vous êtes, mais qui est comme oublié, caché au plus profond de vous-même. Cette paix dont je parle est votre véritable nature, votre état naturel d’Être. Et puisque c’est déjà ce que vous êtes à cet instant même, il est impossible de le devenir. Ce qu’il est par contre possible c’est de le voir, de le réaliser.
Pour ça, on dit souvent qu’il n’y a rien à faire et c’est vrai puisque, comme c’est déjà ce que vous êtes, vous n’avez rien à faire pour le devenir. Toutefois, il y a bien des choses qui peuvent se faire pour que cette vérité se reconnaisse. Regarder, porter son attention, constater, rester avec ce qui est là sans le fuir,… Les comportements intérieurs peuvent se transformer, mûrir, être accepté et permettre alors à cette vérité de se dévoiler à son rythme.
L’éveil survient en un clin d’œil, oui, mais un processus de dissolution est souvent déjà en place avant et il continue d’ailleurs souvent aussi après. L’éveil n’est pas là fin, ce n’est que le début. Qu’il y ait eu « éveil » ou pas, ce processus est un véritable travail de déconstruction. L’éveil ne peut être vivant que dans un espace vierge de toute saisie égotique ou mentale et chaque recoin devra être dépoussiéré, nettoyé de chaque croyance, de chaque illusion, de chaque blessure, de chaque peur.
L'éveil et la non-dualité
un processus de déconstruction
Le personnage qui se rêve est construit d’histoires, de croyances, d’idées et d’opinions en tout genre. Il porte sur lui le fardeau de toutes ses blessures émotionnelles sur lesquelles se sont érigées des stratégies mentales fortes pour ne plus ressentir la douleur. Mais vient un moment où toutes ses stratégies deviennent plus lourdes à porter que les blessures elles-mêmes et l’histoire toute entière de ce personnage devient une souffrance permanente.
Quand cette souffrance se reconnaît et qu’elle accepte de se regarder en face, un processus de déconstruction peut avoir lieu. Cette déconstruction est le chemin de retour à la maison.
Cette rencontre est une rencontre avec soi-même, c’est un accompagnement dans son intimité la plus profonde et une invitation à…
Rester là avec ce qui apparaît en vous.
Ne plus fuir, ne plus se battre, ne plus résister à ce qui a pourtant l’air de vous anéantir, car cet anéantissement n’est qu’une impression et ce qui risque d’être anéantit n’est qu’un fantôme.
Rester là sans savoir. Sans chercher ni la sécurité, ni la connaissance, ni la compréhension.
Ce n’est ni un choix, ni un chemin. C’est un abandon, une résignation qui surgit à la suite d’une longue recherche n’ayant menée à rien. C’est le constat d’une impuissance totale qui survient et qui emporte avec elle tous les minces espoirs qui reste.
C’est le deuil des rêves se croyant atteignables, le deuil des histoires attendant la «happy end».
C’est un goût de lassitude qui surgit dans un triste vent de solitude.
Rester avec ce vent et ce goût, sans rien attendre, sans aucune volonté, être juste là avec ce qui est. Là, ce n’est pas un endroit. Il n’y a rien à trouver et rien à acquérir. Aucune nouvelle histoire et aucun nouveau rêve à (re)construire.
Rien que ce qui est là à cet instant.
Juste la vérité de cet instant.