Question:
Bonjour,
Je ne sais plus comment faire pour aller mieux. J’ai pleins d’idées sur ce que je devrais faire pour aller mieux mais je suis confrontée au jour le jour à un ras le bol de devoir des efforts, un ras le bol de faire quoi que ce soit. En fait, je me sens perdu entre un NON qui revient quotidiennement et à toutes les idées qui surviennent sur ce que je devrais faire pour aller bien. (…) Quand je me sens bien, j’ai pleins d’idées sur ce que j’aimerais faire dans mes loisirs ou j’imagine une nouvelle orientation professionnelle, tant que je suis dans l’imagination, ça va, mais je n’arrive pas à me motiver à me lever le matin, à sortir de chez moi pour réaliser ces idées. Je suis fatiguée de voir ce que je suis, je suis aussi fatiguée de devoir faire des efforts. Aidez-moi car j’ai en marre de vivre cette situation, et j’aimerais pouvoir m’investir dans de nouveaux projets. A.
Réponse
Bonjour A,
C’est normal et c’est même très bien que tu sois fatiguée de faire des efforts, car tu n’as pas à en faire!
Le problème c’est que tu crois sans doute que tu dois en faire. Tu penses certainement que tu n’es pas parfaite telle que tu es et que tu dois te forcer et te contrôler pour être quelqu’un de mieux, de plus compétent, de plus gentil, … et ça fait donc sûrement des années que tu ne cesses de faire des efforts, ce qui est très fatigant, bien sûr, et très frustrant aussi. Et cette fatigue, quand elle devient trop grande, fait que ça devient impossible de continuer à faire des efforts et c’est tant mieux, car sans ça, tu continuerais peut-être toute ta vie à en faire et tu ne trouverais jamais la paix.
Quand on en est là, pour aller mieux, c’est donc très simple : il suffit d’arrêter de faire des efforts et de se laisser naturellement et spontanément être ce que l’on est. Mais il y a une résistance à cela et c’est pour ça que ce n’est pas aussi simple dans les faits. La résistance principale c’est celle qui dit que si on ne fait pas d’efforts, alors on va devenir une personne mauvaise, méchante, fainéante, égoïste, … et que personne ne va nous aimer. Mais c’est faux ! Si tu regardes bien, tu verras que c’est une confusion qui engendre cette croyance. Si tu regardes dans ton expérience de vie, tu verras que chaque fois que tu es en quelque sorte cette « mauvaise » personne ce n’est justement qu’un comportement qui découle de la frustration de ne pas s’autoriser à être libre d’être qui on est vraiment. C’est lorsque cette liberté est étouffée et emprisonnée par nos « je ne dois pas », « il faut que », « je devrais », « je ne peux pas », … (y compris les “il faut que” spirituels pour aller mieux), que notre comportement devient inapproprié et non-aimant. Quand nous laissons une entière liberté à la vie de s’exprimer à travers nous sans compromis, sans culpabilité et de façon totalement spontanée, alors il ne reste que la joie (qui est la parfum de cette liberté).
Lorsque tu laisses spontanément tes impulsions et tes aspirations s’exprimer (même si ce n’est que dans ton imagination), tu vois bien que c’est joyeux. Puis, le lendemain matin, « la motivation n’est plus là », me dis-tu. Et bien regardes tout ce qui la fait fuir, car c’est là que se trouve les résistances qui t’empêchent de vivre pleinement. Tu vas y trouver des tas de pensées, de peurs et de croyances qui sont la seule prison dont tu dois te libérer. Il te faut commencer à regarder clairement chacune de ces résistances et les remettre en question une par une jusqu’à ce qu’il ne reste plus aucun doute sur leur fausseté. Si tu entames ce travail, la vie va aller dans ton sens et elle va t’amener toutes les expériences dont tu as besoin pour pouvoir t’en libérer. En fait, c’est même au-delà de ça, car pour dire vrai, c’est la vie qui va faire tout le boulot, mais bon, ça tu pourras, je l’espère, le réaliser en temps voulu.
Aucune de ses peurs et de ses croyances ne sont vraies. Ce ne sont que des histoires qui se racontent dans ta tête et auxquelles tu as donné une certaine consistance au fil de tes expériences de vie. Dès l’instant où tu t’ouvriras à la possibilité qu’elles soient fausses, alors elles se révèleront d’elles-mêmes comme tel et s’effondreront toutes seules. La liberté, c’est ce qui reste quand le faux tombe.
Un grand merci pour ta question et je te souhaite le plus clair des regards.
Caroline Blanco