Nous souffrons tous intensément. La souffrance est différente pour chacun, mais elle fait partie intégrante de notre vie en tant qu’être humain.
Certains souffrent un peu, d’autres beaucoup. Certains en sont peut-être simplement plus conscients, alors que d’autres ne se posent pas de questions. Mais quoi qu’il en soit, la peur, la tristesse, la colère comme beaucoup d’autres sont souvent notre lot quotidien de souffrances.
Avant d’aller plus loin et de voir comment la souffrance peut être éradiquée définitivement, regardons de plus près ce qu’est la souffrance et comment elle se crée.
Si vous regardez dans votre expérience, chaque instant où vous sentez de la souffrance, il y a une résistance à ce qui est là, à ce qui se passe. Chaque moment dans votre vie où cette souffrance apparaît, il y a ce rejet intense de ce qui se présente, de ce qui est. Ça paraît ridicule, mais regardez attentivement et vous aller voir que la souffrance émerge exactement de notre compulsion à refuser ce qui est. Des émotions peuvent parcourir notre corps et être ressenties intensément dans l’instant qui est vécu, mais la réelle souffrance apparaît quand il y a refus de ce qui se vit.
Si vous n’en êtes toujours pas sûrs, regardez ce qu’il advient si vous imaginez un événement que vous qualifiez de désagréable en acceptant totalement de vivre pleinement ce moment sans le rejeter ou vouloir le modifier. C’est plus léger, non ?
La fin de la souffrance est donc l’acceptation de ce qui est, simplement.
Mais ce n’est pas aussi simple que ça.
En tant que personne, en tant qu’individu « séparé » vivant dans un monde extérieur à lui et qui parfois est hostile, méchant, voire cruel, comment est-il possible d’accepter ce qui est ? Ça ne l’est tout simplement pas.
L’individu ne peut pas sortir de la souffrance en « acceptant ce qui est », c’est impossible pour lui. Celui qui prétendrait y arriver ne ferait que se leurrer lui-même. Pour que cette acceptation puisse survenir, la seule voie possible pour lui c’est de s’abandonner, de renoncer. Malheureusement, la plupart du temps, la seule façon qu’il a d’y parvenir est d’en arriver à un point de fatigue, de désespoir ou d’impuissance totale. Mais ce que cet acte absolu révèle, au-delà de ce à quoi l’individu renonce, c’est ce qui est réellement abandonné : la croyance dans le fait de pouvoir faire quelque chose.
Alors soudain, dans cet effondrement de la personne, une vérité plus grande peut se révéler à elle-même…